Chroniques du Chihuahua

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D'une route jonchée, d'un Jazz pertinent,
teintant l'aube saturée ,
l'animal ,rouge, ouvrit ses chroniques
à la page une , ambitieuse du carnet;
il s'en ouvrit au lecteur, attendant de lui
la réaction intime quand, le rideau ouvert,
d'une fresque, un monde imaginaire,
déconstruit, invasif, surgit.
Qu'elle surprise? qu'un acteur s'en détache,
n'est-ce en tout qu'une fantasque idée
où plutôt, le reflet d'une âme agitée
aux roues bancales fixées ?d'un surfeur glissant ,
d'un trucidant chinois , d'un clown
où peut-être d'un chien de Fô?
Rien en tout cas ne semblait égaler ce chaos .

Samedi 21 août

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Un chemin, deux bornes,du sentier à la ferme; à gauche une grille, la cour, une maison de Maître, blanche, soutachée de gris/granit où nous sommes attendus...
Une porte entrouverte, la pièce couleur saumon,aux boiseries gris et crème,close à l'humidité si dense que les porte-fenêtres lui en interdisent l'accès, un bosquet de chaises vides et un piano monolithe...
Comme un vêtement trop ajusté, l'espace n'en n'est pas moins trop petit quand, sous le grand lustre doré, sur le clavier, les mains agiles du pianiste entament le concert ...
Les notes se heurtent et rebondissent, l'attention se délite et s'accroche aux louables bouées entassées dans les vitrines, au parc noyé de pluie, aux effets de ville ou de vacance de l'auditoire...
j'aime Chopin quand, sous la complexité de l'exécution d'une valse, l'atmosphère soudain s'électrise.Le frisson guette comme le baiser de l'amant sur la nuque offerte.
J'ai conscience du moment et de son privilège. ..

indigeste?

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De la bordure de papier à son entière surface, prétexte à un exotisme débridé à l'origine contestable, il est dense comme une nausée, d'un monochrome de terre.

D'une ile, un royaume

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là, je me tiens là; les bruits des diners alentours se confondent aux crissements des criquets, Où que l'oeil se perde, je ne vois qu'étendue d'eau cernée d'une jetée, ourlée d'un vieil arbre se confondant à l'ombre. La rive d'en face, calme interrompue sporadiquement par le claquement des pétards - nous sommes le 15 août; Les lumières des "gens des villes" sont des lucioles et je me tiens là, immobile, impénitent voyeur.


Pages Toscanes

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Il venait de traverser le village de Camigliano, un bourg de petite taille que seule animait la préparation de la fête Dieu une fois l'an. Sur l'allée bordée de peupliers menant à la villa Torrigiani, les habitants réaliseraient un tableau de fleurs et de graines séchées.Il se souvenait avoir porté l'ostensoir devant le prêtre, paré de ses plus beaux atours, et foulé aux pieds cette allée ainsi colorée qui, dit-on, absoudrait son auteur des péchés.
il s'arrêta dans son ascension. Un heure sonnait au carillon de la chapelle de Segromigno. Le tintement grêle de la cloche se répercutait sous les frondaisons des arbres alors qu'il atteignait le mur d'enceinte de la villa. La grille d'accès était ouverte. La cour, autrefois pavée, n'avait pas trop souffert des injures du temps. Les façades étaient rouges sang-de-boeuf. Une arche reliait deux bâtiments et une grille monumentale séparait l'ensemble des corps fermiers du parc.
il s'attardait, observant le vieux gardien et son chien assoupis à l'ombre du grand tilleul. Déposant mille lires sur la table d'un vert passé, il s'introduisit par la porte entrebâillée.
la fraicheur de la fontaine le surprit. L'allée était bien entretenue comme pour dissuader tout visiteur de s'y aventurer.
Il coupa à travers les bosquets et, soudain, surgit la villa, crémeuse, façade masquée dirigée vers la vallée, les statues et bustes de pierre grise rythmant les corps latéraux.
La relation qu'il entretenait avec la villa était quasi charnelle. Son pouls battait au rythme du sien, l'écho de ses fêtes encore l'étourdissait comme il l'avait été, quand sous les hautes fenêtres, à la nuit tombée, il s'enivrait des multiples secrets que celles-ci déversaient dans le parc assoupi.
Sous ses pieds, le gravier, l'ombre des grands arbres et toujours les cigales.
La vallée? il y était né, aux pieds de la Torre Guinigi , au 43. LaPiazza del mercato avait été son aire de jeu mais, son plaisir, c'est au sommet de la tour, à l'ombre du chêne vert qu'il la cherchait quand, dans le lointain, il distinguait la masse blanche de la villa.
Il pouvait y rester des heures et il n'était pas rare que son père vint l'y chercher, tard.
Le parc était calme. A sa gauche, il entendait le claquement sec du jet d'eau central du grand bassin. il prit la perspective qui y menait, ses mains s'attardant sur les hanches rugueuses des Allégories de la Nature qui la ponctuaient.
sur l'eau dormante; le cadavre d'un oiseau reposait.Tout en suivant la balustrade qui ceignait le bassin, il déboucha sur la vaste terrasse.
Il connaissait tous les détails de la demeure, chaque cintre, balustre, balcon, faux-balcon et fronton que la Pietra Serena soulignait en chaque détail de cette teinte grisée si particulière. Elle était sienne l'espace de cette visite et il bénissait le ciel que personne ne se soit encore inquiété de sa présence.
Des tables modernes et banales encombraient l'espace de la terrasse, témoin d'un déchéance qui contraignait l'actuel propriétaire à louer la villa l'espace d'un mariage ou d'un fête. Ses pas résonnaient sur le dallage. Il repoussa la porte.
Le grand salon d'entrée n'avait pas changé, un peu vide sans-doute, sa présence ne troublant en rien la quiétude de l'endroit, il s'y aventura, repoussant portières et portes, découvrant salle après salle les murs désertés de tableaux, meubles et objets que les siècles avaient accumulés et que les propriétaires s'étaient souciés de préserver de la rapacité des voleurs...

Suite Perse 1

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...J'étais dans une nuit sans précédent, et tu vins à moi ma vision bien-aimée, tu fis de cette nuit un jour aimable, tu chantas et tu me versas à boire,tu prononças des paroles que je n'ai pas oubliées..., d'une si primitive et fervente inspiration, que cette nuit cruelle s'évanouit en fumée....
Firdousi

Babyliss meet Anguilla"

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De Pékin à Anguilla, un parcours , une rencontre avec le groupe Connair qui aboutira par deux fois à un affichage sur la façade de l'immeuble Babyliss à Montrouge.
le Groupe Connair est américain, propriétaire du Cuisin'Art -Resort and Spa-Anguilla.
Babyliss-France, appartenant au Groupe, participe ,en tant que sponsor au salon de Montrouge.La rencontre fut inévitable mais, reconnaissez qu'il existe des moyens plus simples!

wigwam ou la nouvelle ruée vers l'Ouest

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"L'artiste européen, au XXe siècle, n'a de chance de parer au dessèchement des sources d'inspiration entraîné par le rationalisme et l'utilitarisme qu'en renouant avec la vision dite primitive, synthèse de perception sensorielle et de représentation mentale. [...]C'est la plastique de race rouge, tout particulièrement, qui nous permet d'accéder aujourd'hui à un nouveau système de connaissance et de relation,"
17.ibid,p.248
Crédits photographiques:Christian Rerat, Béatrice Hatala;"La danse des Kachinas" Paris musées

"Apparence et faux-semblant"

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Le Mur: entité verticale et horizontale, il porte et protège, divise et masque, il véhicule , reflète ou relate, il est neutre ou engagé.
Volet supplémentaire succédant aux "maquettes de murs peints", aux "rouleaux de papier peint mural", et au "mur porteur" (cf: exposition de Neuss,Allemagne 2009),il met l'accent sur l'habillage, le travestissement d'une surface neutre par une collection" d'affiches" (1,71x1,20) imprimant sur vinyl, en tirage limité, numéroté, signée, un élément de papier peint ,au thème aléatoire, conçu à cet effet.

"Analogies"

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"Nous parlerons de péchés
de Gourmandise
"Car il en va ainsi de l'huitre
qui,
d'un geste l'autre,court à sa perte,
pour le plus grand
bonheur du gourmet" Hogarth

d'orgueil
devant l'étalage de telles richesses et de riches atours en matières noblement dépeintes,

de Paresse
devant cette abondance de mets et de sucreries aux sensations étranges, voluptueuses,

d'Avarice
car à mes pieds ces trésors d'or et d'argent, ces couronnes symboles de Pouvoir,

d'Envie
d'une Connaissance jamais assouvie, de ces livres ouverts et de collections accumulées,

de Luxure
aux crânes fragiles couronnés
aux chairs opulentes dévoilées
a la Mortification,

de Colère
de par mon impuissance à dépasser le temps;