La suite espagnole

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La suite espagnole
, ce sont des tentures, des capes de parade ou de "pénitents", des toiles et des dessins qui glorifient deux héros espagnols: le matador et le toro et un évènement: la corrida. Seule compte içi la nécessité de transcrire l'exubérance des émotions éprouvées aux faenas de Séville, lorsque le matador Espectaco affrontait les toros Miura. Il n'y a dans La Suite espagnole ni lyrisme, ni effet poétique outrancier, ni exotisme, ni reportage anecdotique: dans la corrida, l'intérêt est la geste héroïque, dans le matador , c'est l'humilité et la fragilité cachée sous l'impassibilité du visage, sous la rigidité de l'habit. C'est parfois une certaine désinvolture dans les pauses et devant le danger, une constante rigueur des attitudes. C'est la piété dans chaque acte...
Dans le toro, c'est le Minotaure, La majesté et la puissance sauvage dans les ganaderias andalouses, puis, dans le toril et l'arène. C'est la virginité de l'animal, sa peur et son combat offert en holocauste...
Dans les matières, c'est la rigidité de l'habit et la fluidité des capes. C'est la violence des couleurs et le baroque des broderies que portent les héros solaires, c'est le cuir noir des cuatrenos, leur sang, et l'ocre du sable brûlant de l'arène. C'est l'ombre et le soleil...
Dans les gestes, c'est la communion chorégraphique entre l'homme et la bête, c'est la beauté athlétique des corps ceints, des cambrures extrêmes, l'immobilité et les charges, la force et la justesse des attitudes nées de l'expérience et de la bravoure.
C'est une peinture de l'élan et du mouvement où la force de chaque trait devait témoigner de l'ampleur du risque à peindre et d'un combat violent, vital et acharné; "Instinct ravageur et confrontation exigeante, le mouvement se poursuit et la peinture s'affirme dans cette présence musculaire ou gestuelle instinctive; ainsi, on peut parler d'une victoire sur tout ce qui retient, empêche; ainsi le corps existe et l'acte est posé"

peaux de bête/Peaux de bâche

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transposition de vêtement de peaux que les indiens de la prairie portaient couramment et que les hommes décoraient de leurs exploits personnels: .

sport

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l'axe de ce tableau , central, est le moyeu autours duquel va être placé, dans une dynamique constante, un puzzle d'activités sportives aléatoirement choisies; aucune ne répond à un besoin particulier sinon celui d'animer, par l'espace dans lequel elles se situent, la matière sur laquelle elles évoluent, l'atmosphère qu'elles dépeignent, l'espace plan d'un tableau de grande taille (97x195) réalisé en 2009.
C'est une partition abstraite au geste volontairement écrit sur un sujet ingrat. Peut-être est-il trop en connexion avec la réalité pour en avoir sa propre saveur? sans-doute; et pourtant, je ne peux que m'interroger sur la violence colorée et la pertinence des ponctuations de ces codes identifiables que l'on retrouve développés dans un tel maelström .

Correspondances

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Le thème des Vanités est une figure de style qui traverse la période classique. Tout autant qu'une démonstration de l'illusion ou des turpitudes de l'âme humaine, il permet à l'artiste de décrire la "splendeur" des ambitions.
La beauté qui s'en dégage est-elle alors perverse?- Comme celle du Diable ou de la tentation?
Le titre "Correspondances" renvoit explicitement à la démarche du poème de Baudelaire.
C'est aussi une recherche pour répondre à la question précédente: quelle peut-être la beauté de la transgression?- Ou à quoi peut donc faire signe positivement la notion de péché?
Arrêtons-nous quelques instants sur ce thème de la correspondance- Le moderne préfère celui de Résonnance.
Le visiteur est conduit vers sa propre mémoire - Ces images éveillent en lui d'autres formes de ses souvenirs . De ceux qu'il a goûtés, caressés, humés, écoutés ou vus. De ceux qu'il a gardés avec nostalgie, effroi, ou plus encore de ceux qu'il s'étonne de retrouver ainsi convoqués, inattendus.
L'artiste choisit volontairement d'associer entre elles diverses références - les emboîtant içi, les redoublant là, les mettant en vis-à-vis ou en opposition...
Ce chemin d'appropriation par chacun conduit à l'intériorité -celle qu'évoque Saint Augustin en parlant de l'amour de Dieu - l'auteur des Confessions éclaire ainsi nos pas.Nous sommes conduits de la multiplicité des sensations et des évocations vers l'intérieur de nos sens.
Cette intériorité n'est pas effrayante! Elle est dérangeante de nos apparences...Ces Vanités (tiens revoici le mot! )que justement nous montrons à autrui...mais dont finalement nous ne sommes pas dupes...le recoin du tableau, l'image sous l'image, la bouteille enfin retournée et renversée font signe à plus qu'eux-mêmes- Tout d'un coup dans ce voyage en nous, nous percevons cette lumière intérieure.
Ce qui, aux yeux du monde peut paraître turpitude, excès, désorde, recèle pour chacun de nous une expérience unique et cachée -d'une beauté qui est la grâce- Non pas la justification du péché, ce qui serait perversité- - mais la justification du pêcheur.
Il y a aussi et plus encore, dans notre mémoire, le réveil de cette suavité, de cette douceur, de cette tendresse -Un éclair se faufile. Il renvoit chacun à son tréfond d'humanité, d'être fait pour la vie et pourtant mortel.
La grâce est cette étincelle d'éternité qui se glisse dans notre temps!- L'excès de vanité lasse, rend bouffi ou sourd -Son évocation subtile quand elle évoque l'ambivalence, le mélange de toute existence renvoie au meilleur de la
face cachée des péchés et des turpitudes -ce souffle ténu qui clôt le roman de Bernanos (le journal d'un curé de campagne):" tout est grâce";
C'est cette correspondance intacte que vise l'art -entre le coeur du spectateur et l'objet ou le tableau.
Au delà de ces vanités, se réveille en notre mémoire cette étincelle de certitude, nous étions vivants ...et nous le sommes encore!.


Hugues Derycke
Prêtre de la Mission de France
Chargé de mission à l'Essec
Expert au service Incroyance et Foi

septembre 2007

Appellez moi Pénélope!

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Commencé il y a longtemps, ce travail , toujours inachevé, trouve sa source dans un livre publié en Italie en 1467, écrit par Francesco Colonna.Vécu comme un combat d'amour en songe, Poliphile (celui qui est amoureux de Polia- dont le nom signifie beaucoup et plusieurs choses) vit un voyage initiatique qui le conduira à l'ile d'amour: Cythère .
Ce livre influencera l'Art des jardins et l'architecture de la Renaissance, et l'on trouve des éléments issus du Songe de poliphile ( jardin de Bomarzo) comme des temples, des ruines artificielles, des nymphes, des monstres, encore présents dans les jardins européens jusqu'à la fin du XVIIIème siècle.
Chaque année , un élément issu du texte est choisi, développé,et inscrit dans un long cheminement. Les interférences dues à un thème extérieur profitent à celui de l'année (tapisserie, le passage du gué, roots, etc..) tant par les supports, la technique utilisée( installation ou toile?) et en font une oeuvre polymorphe dont tous les éléments, même s'ils recèlent un intérêt propre, rendent impossible, du fait même de leur différence, leur association.

opera

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,Tenture, pièce maîtresse de la série "Opéra", elle met l'accent sur l'opposition entre les décors historiques réalistes (Percier et Fontaine,...) en opposition aux nouvelles théories du co-fondateur de l'institut Jacques Dalcroze (Hellerau/Dresde) :Adolphe Appia(1862/1928), metteur-en scène, à l'origine d'une nouvelle conception scénique (utilisation de la lumière, libération du corps, épuration de la scène, cyclo afin de créer une illusion de perspective atmosphérique, etc...) ,
Tous les éléments abordés à travers ce thème riche en formes expressives (toiles, fusains, aquarelles, tentures, costumes, dioramas, disques) y font référence: Opéra classique, le Chant, la composition, la mise -en-scène contemporaine, le costume, la musique;
la première occasion de présenter ce travail fût au Lincoln Center- New york, puis la French Library- Boston, ("french Opera from the begining to current times"- d'Albéric Magnard, courant nationaliste avec "Guercoeur" à Messiaen "St François d'Assise"-) et enfin le Mécénat Musical/Société Générale- Paris pour une rétrospective couronnée par une conférence sur Adolphe Appia.

les heures de la journée

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16 heures et 14 heures;La première traite du Monde des affaires auquel se réfère la trame du récit des "Pages Toscanes", les collectionneurs (objets d'art, voiture ,etc...); la division colorée, en damier annonce les "portiques" développés dans le thème " à l'ombre d'un cerisier". Quand au second tableau, imaginez la sieste réparatrice, les reliefs du repas, la végétation assoupie comme écrasée par une trop forte châleur.
Au nombre de huit, ces tableaux ferment la marche par une étude d'atmosphère, faite sur la villa toutes les deux heures (de 6h00 à 20 heures), en des points géographiques différents, condensant en un seul les références à la table, à l'Histoire tant politique que religieuse, au jeu, aux chroniques au quotidien entre Maître et valets, à l'apparât (argenterie (grande et petite), bijoux, vaisselle et même les mets servis à la table, au jardin et ses animaux familiers (tirés de "dialogue de bêtes" de Colette), bref tous les éléments constitutifs d'une famille imaginaire dont seul le lieu : la villa Mansi (Lucques, Italie) est une réalité, tout le reste étant une fiction

Grand Hôtel

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"...Hugues arpentait les couloirs du premier étage, en pleine confusion: la scène à laquelle il avait assisté l'avait bouleversé: la jeune stagiaire s'était refusée net de se prêter au chantage exercé par le locataire du 108; il était admis que le but poursuivi par cet odieux personnage devait aboutir à une basse capitulation qui verrait les vertueuses alégations de la jeune femme mises à mal ; le vol dont l'autre se prétendait la victime n'était en fait rien en comparaison du mensonge qu'il était entrain de créer..."

Scènes de la vie courante; le but poursuivi, ce qui étonnera peut-être , n'est pas la relation d'un récit, mais plutôt : comment envisager de traiter le propos en ne s'imposant qu'une rêgle: une matière, une technique; en l'occurence, le papier kraft pour le support, l'encre de Chine pour l'écriture,
Il s'ensuit, des "fragments" d'atmosphère , au nombre de 12 : 2 rectangulaires, le reste en losanges; ils se lisent comme une animation ou les vides, les lumières sont suggérées par l'excessive complexité du dessin; peu importe l'aspect "désuet" du sujet, celui-ci est inidentifiable (lieu, temps,etc...), peut-ếtre appartient-il à une commune pensée qui associe vie mondaine, à la chronique d'un grand hôtel, dans les années 30, par exemple.

Kudurru (stèles)

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Elles font partie de la série "Gilgamesh"; 1,30x30cm, de feutre reporté/toile, conçues comme une tapisserie, les codes d'écritures s'apparentent à ceux appartenant à la civilisation assyrienne (c.f chèvre en or et lapis lazuli- British museum)
Ces " stèles" appartiennent à la structure du "temple" auxquelles leur répondent les "fresques ", elles-même conçues de bas-relief en demi- rond- de- bosse "poupées de feutre décrivant une vie de Cour: musiciens, animaux, scènes épiques,etc...Le tout s'articulant sur des bandes de lins de 2,50m de longueur qui , disposées en rectangle, en construisent la structure.

Emerald midnight runaway New York 2008

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"... Now three days that we go out on the streets of this huge city with so much excitement, tonight we decide not to get too crowded Times Square but found Central Park where the midnight runaway must leave when typing or midnight, fireworks explode ... Emerald offers wreaths of green foam, advertising support of their firm, we carry it all. The idea comes to me having to support the travel book which will relate even the least experienced event ( Moma, skating, restaurants, Russian Tea Room, the Statue of Liberty, etc. ...)"

A l'ombre d'un cerisier

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"...Sous un cerisier, je suis le vent qui passe et agite les pages d'un carnet de croquis..."











Dans un portique, le tableau (détrempe , pastel et fusain /bois) pivote sur un moyeu, il est peint recto-verso; d'une part d'impressions glânées au court d'un long séjour qui n'en finit pas, de l'autre, d'une teinte uniforme, de celle dont se colorent les rêves

Belle à croquer

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De 1550 à 1579,Albert V fût duc de Bavière. De 1557 à 1558, il fit réaliser une "Baby-House". Ce projet impliquait une dépense considérable pour laquelle il a probablement donné des instructions détaillées sur la façon dont la maison devait être conçue et meublée. La maison de poupées, de ce fait , était une réplique de la maison d'un prince du sud de l'Allemagne de cette époque. Cinq ans plus tard, Albert V commande à Jacob Sandtner des maquettes de ses dix résidences situées dans les villes de Straubing, Landshut, Münich, Ingolstadt et Burghausen. Elles sont répertoriées et décrites dans l'inventaire de 1598 : « Das inventar der Münchner herzolichen » de Johan Baptist Fickler ;

Comme les cinq villes modèles La chambre de Munich, aujourd'hui disparue, n'a pas été conçue pour être un jouet pour enfant mais créée comme un Cabinet afin d'être remarquée et admirée. Cette maison était une maison achevée dans le moindre détail (ameublement, architecture d'une maison princière...)par les plus grands artisans de l'époque. Elles ont été produites pour montrer les possessions de celui à qui elles appartenaient. Au XVIe siècle, tant en Hollande , qu'en Angleterre, où en Allemagne , ces maisons étaient détenues par des familles riches.

Les adultes que nous sommes ne rechignent pas à être des enfants dont les "jouets" sont l'illustration de leurs appétits, vécus en miniature, dont les maisons contiennent une part fantasmée du monde auquel ils appartiennent;

S'inscrivant dans la continuité du "Cabinet d'Amateur"cette installation se rapproche, par sa miniaturisation (c. Photo), des plans-reliefs (cf. Musée des Beaux-Arts de Lille): estrade/polder à laquelle elle fait référence, surface plane/Paysage.; parfaite illustration du" Voyage en hollande" à laquelle elle appartient.

Projet de fresque

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Un projet complexe et passionnant. En cours...