Un juste perception des choses!

Loïc Madec ouvre ce week-end les portes de son jardin. "...Ce jardin est la composante intégrante de la part théâtrale de mon travail...".S'il nous invite à ressentir les éléments  bruissants, la légèreté des feuillages, l'architecture des buis, l'ouverture sur la mer, il ne s'agit pas d'en admirer les points de vue ou d'aborder le Rivage des Syrtes où tout ne serait que désert et abandon. L'artiste l'anime de ses oeuvres qu'il nous invite à découvrir comme une nouvelle Carte du Tendre, selon ses propres codes, ses choix personnels et ses interrogations qui l'accompagnent depuis des années. Le jardin se fait alors lieu d'installation.
De la nature des choses au paradis perdu, quatre thèmes pour déambuler au coeur d'une création délicate, raffinée et riche de sens. Au commencement était la nature exaltée à travers le dépassement de soi par le Sport. La promenade se poursuit au coeur du "Songe de Poliphile". Un coin plus intime, le jardin de soie.: collage d'aquarelles sur papier frissonnent au fil du vent, non sans rappeler les trembleuses. Changement d'ambiance avec la forêt métallique, 32 tiges graciles laissent s'agiter des feuilles artificielles aux composantes précieuses. Un simple sachet de plastique les protège. Symboles d'empreintes, vestiges à préserver. Et toujours ce sens de la mise en scène chez Loïc Madec. Le dernier thème envisage le" Paradis Perdu". Ne reste que la machine. "...L'homme a disparu, mais il est pris en compte dans son absence..." précise l'artiste. Sept gouaches au fond du jardin, au milieu d'une clairière, derrière un rideau de glycines, il faut franchir le Styx. Après la nature dans toute son exubérance, sa disparition. L'imagination se met à l'oeuvre qui donne envie de voyage au coeur d'un jardin.

"Paradis Perdu"
Paru dans Ouest-France le 2 octobre 2012 , par Dominique Cresson-Rybakov

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