" Lolo et le tombeaux des Ming"



L'allée se profilait au loin, austère, bordée d'animaux fantastiques, certains de charge , de guerriers , de portes monumentales de rouge carmin habillées , abritant les poèmes, dans la pierre sculptée , d'empereurs défunts , dont la mémoire postume repose sur une tortue à la démarche rendue pesante par son fardeau , à jamais enfermée et traversée par le vent. Les saules pleureurs balayaient cet ensemble de leur balais de feuilles fraîches et les camelots nous agressaient de leurs criailleries; l'un d'entre-eux parvint même à nous refiler deux chiens de Fô de résine rouge, et grossiers de facture; pourtant, la magie opérait, pris par la grandeur d'un tel espace que le chaos de l'histoire avait bouleversé puis reconstruit, semble -t'il à l'identique mais, qu'en reste t-il? Hormis ces restes magnifiques dont nul mortel ne devrait en franchir le seuil, et souiller de ses piètres aspirations ces dalles millénaires.

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